Startups, ingénieurs, designers, investisseurs, blogeurs, journalistes des quatre coins du monde se retrouvent chaque année à Austin pour networker et décrypter les tendances à venir du Web. On y teste applications et outils qui constitueront, peut-être, notre quotidien de demain. Ce fut le cas de Twitter en 2007 et celui de Foursquare en 2009, qui se fit alors remarquer par la création d’un “badge” spécial « Hangover ».
South by Southwest (aka. SXSW), c’est d’abord une ambiance, une atmosphère unique, qui tient à l’ancrage musical du festival. La population envahit les bars et « honky tonk » d’Austin. Un courant électrique s’empare de la ville. Partout, de la musique, de la vie, des silhouettes dégingandées, roses et fluos. La culture startup se nourrit de cette ambiance, l’intègre, y apporte sa touche. Le brassage des mondes culturels du film, de la musique et du web, dans une même ville, participe aussi à créer cette cette ambiance, dans une ville dont la devise est « Keep Austin Weird »!
Mais pourquoi avoir élargi ce festival, à l’origine consacré à la musique, crée en 1987, aux mondes cinématographique et interactif?
D’abord, cela faisait sens à l’heure de la convergence des industries culturelles. Les frontières entre ces trois mondes – qui sont des médias, c’est-à-dire des outils entre l’homme et le monde pour exprimer une vision du monde ou le transformer – sont ténues. Au-delà, outre son patrimoine musical et sa culture de la musique vivante, Austin est un berceau de nouvelles technologies. La région est surnommée la « Silicon Hill » et compte parmi ses employeurs les plus présents des compagnies comme 3M, Apple, Hewlett-Packard, Google, Cisco Systems, eBay/PayPal, Intel Corporation, Samsung Group, Silicon Laboratories, Sun Microsystems ou encore United Devices. Chaque année, des milliers de diplômés en informatique ou en ingénierie sortent de l’université du Texas à Austin et constituent ainsi une source stable d’employés pour la ville, qui vont alimenter ces boîtes.
French by South West
Du 9 au 13 mars 2010, Le Camping, accélérateur de startups de Silicon Sentier, y était, accompagné d’une délégation française, «French by South West », formée d’autres acteurs de l’écosystème de l’innovation, comme L’Atelier BNP Paribas, Orange Lab, AF83 et Bearstech.
Nous nous retrouvions souvent pour échanger nos expériences et impressions. Cela constituait un repère et nous échappions ainsi à ce qu’on appelle le FOMO (« fear of missing out »), un syndrome classique dans un événement si riche et qui réunit tant de monde : près de 20 000 personnes pour la seule partie interactive ! L‘expression “le champ des possibles” prend là-bas un sens particulièrement fort et incarné.
Cette infinité donne même le vertige. Armés de leur badge, des foules immenses de directeurs de l’innovation, d’entrepreneurs, de journalistes, de business woman, d’investisseurs, de marketeurs, de fashionistas, de blogueurs, de designers se bousculent pour entrer dans les salles, assister aux conférences et se tenir au courant des dernières tendances de leur secteur d’activité. Tous prennent des notes sur leur Ipad, twittent à la folie ou passionnément mais rarement pas du tout. Pour s’organiser, des applications sont à disposition, comme l’application SXSW social qui permet de planifier son agenda, à condition qu’on ait un badge, ou Highlight, une jeune startup qui propose une application permettant d’identifier les personnes autour de soi, en ayant accès à leur comptes Twitter, Linkedin et Facebook.
Si l’on en croit les habitués, l’affluence était particulièrement impressionnante cette année. « On est passé de 6000 participants en 2007 à 30 000 en 2012 », explique Axelle Tessandier, directrice marketing de Scoop-it. Inutile d’arriver en retard à une conférence donc. Pour réussir son Festival, il fallait donc adopter une attitude à la fois déterminée et souple, qui laisse une place aux imprévus. Un véritable exercice pratique de philosophie stoïcienne ! « Les gens viennent chercher de l’inspiration, de l’émotion, des rencontres humaines», résume Axelle. Tout dépend en fait de ses objectifs, à bien définir au préalable: Cécilia Durieu, venue lancer aux States sa start-up eWorky (une solution de bureaux nomades) explique : « Le SxSW est un lieu idéal pour communiquer sur sa startup, mais il y a tellement de monde, de concurrence dans la communication, de personnes déguisées en sumo, en ours, etc., que c’est difficile d’être audible. Il faut prendre des rendez-vous au préalable».
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